Pas d'armes

Serait-ce un sourire dissimulé par un tissu sombre qui se dessine lorsqu'il s'approche? Garder encore son regard dissimulé tandis qu'elle se perd dans sa contemplation. Comtesse perdue sur son nuage depuis qu'ils ont enfin réussi à combattre les dernières barrières dressées entre eux par un inconscient meutri.
- Messire... dit elle en se rapprochant un peu plus de lui pour se perdre discretement dans son regard. Le spectacle fut fort plaisant. Le plaisir fut agréable de voir tel art exercé par nobles combattants. Je regrette juste que la Rose n'ai pas su plus porter chance à sa Licorne.... Sachez toutefois que cette majestueuse démonstration a suscité quelque curiosité chez moi. Peut etre qu'une Ame saura venir la combler?
D'un geste délicat elle degage son visage souriant et amoureux. Puis elle pose ses mains sur ses joues avec tendresse avant de reprendre. Mon Ame et Champion accepterait il un baiser...? Mais elle ne lui laisse pas le temps de répondre et plonge ses levres en direction des siennes afin de lui donner un langoureux baiser, faisant fi des convenances, alors qu'il fut un temps encore proche, elle serait restée en retrait.

Mais voila que des pas s'approchent et qu'une voix se fait entendre. Mettre fin au baiser puisqu'il semblerait que le propriétaire des vers s'adresse à son Ame. Se mordiller la lèvre de regret et reprendre une posture plus... correcte diront nous.
- Bonjour Messire... Sourire et signe de tete, alors qu'elle réalise le contenu de ses propos. Un duel? Regard intrigué vers Guillaume qui apparement y est convié en tant que témoin. Bon en tant que témoin il ne risque rien. Mais une lueur d'inquiétude et d'interrogation passe dans les deux émeraudes. Etrange duel. Avec une femme... Preferer ne rien dire. Et laisser ce beau monde gerer ses affaires. Ce sera plus raisonnable...

Sourire triste. Accord donné. Témoin il serait, de ce duel devant sceller le destin de deux êtres. Mais avant cela, il fallait armer la Brugeoise. Il réfléchit, essaye de trouver une solution dans ce qu'il a fait conduire jusqu'ici. Mais rien qui ne se puisse adapter à la taille de la défiée. Hélas.

Puis il songe à l'âge du comte. Et pense trouver une solution au problème: "Dame Arielle, je gage que le comte, de par l'arsenal détenu par son père, dispose d'une armure pouvant vous convenir."

Et, rendant un dernier baiser, presque aussi fougueux que le précédent, à la comtesse, il lui dit enfin: "Ma dame, permettez que je serve de témoin au vicomte. Je gage qu'il se trouvera bien un homme en la salle de bal pour rendre mon absence moins insupportable. Et je vous y rejoindrais dès ce duel achevé."

Nouveau soupir, le coeur lourd. Arielle essayoit de ne pas réfléchir à son sort, à l'inéluctabilité de cette journée noire. Repousser ce gouffre loin de son esprit, alors mesme qu'elle estoit sur le point d'y estre projetée.

Trouver des témoins, se munir d'une armure, certainement futile en fin de compte.

Le Grand Maistre de la Licorne vinct luy bailler l'idée d'emprunter de la ferraille à leur hoste, la petitesse de sa taille pouvant peut-estre se trouver solutionnée par la jeunesse du comte. Elle acquiesça en silence à son ami flamand, la gorge nouée.

En cherchant leur hoste des yeux, son regard se posa à nouveau sur son fiancé. Sans hésiter, elle se dirigea vers luy.

Mon amour, prononça-t-elle d'une voix rauque et basse. Il me faut des témoins. Je ne puys mesme imaginer que tu n'en sois pas. Acceptes-tu de l'estre pour moy?

Nul autre épanchement, ils n'avoient plus de temps pour les serments. L'asme déchirée, elle détourna le regard en attendant sa réponse, à la recherche un peu distraite d'un deuxième témoin et du comte d'Arduilet, pour emprunter une armure.