Arrivée...

Le temps était maussade, le vent soufflait en petites rafales sous un ciel de plomb, portant la froideur de l'hiver approchant.

En vue du Chateau de Meymac, ils dressèrent fièrement leurs oriflammes et sourièrent nombreux vers leur Maître qui serrait les dents.

Nous arrivons bientôt mon Frère, encore un peu de courage...

Kreuz regarda et souria légèrement à son Frère Chevalier.

La petite troupe reprit lentement le chemin vers le Chateau, au pas, les Frères Chevaliers et Sergents se mettant au pas du Grand Maistre épuisé.

Encore et toujours, Meymac était la halte d'après bataille... Il avait connu le Chateau magnifique après la Bataille de Normandie, et le voilà donc de retour, après le Languedoc et la Béziers ensanglantée...

Le froid le tenait dans ses griffes de glace et son corps avait du mal à lutter contre le mauvais temps. Il n'était plus le guerrier d'antan. Cette époque s'achevait, et il souria à la vue du Chateau, Meymac, encore une étape... Ue rencontre conïncidant à un tournant de sa vie.

Maintenant, peu de choses lui importaient encore, il espérait juste revoir sa chère amie Morgwen, son affable et apprécié époux Rassaln et peut être revoir l'entraperçue Nebissa.

Cet objectif lui tenait à coeur, maintenant qu'il ne faisait plus de plans ni sur la Comète ni à long terme.

Il avait raté l'occasion de revoir sa terre natale, sa terre catalane en remontant vers le Nord, mais il fallait assumer ses fonctions et charges.

Les Frères Nathan et Willfred partirent d'un petit trot annoncer l'arrivée de la Lance tandis que Clarion, son fidèle Escuyer, venait discrètement s'assurer de son état.

La route avait été longue... Mais cela était déjà du passé, enfin, il arrivait.

Les portes de Meymac s'ouvrirent...

Ses deux Frères Chevaliers avaient bien fait leur travail, et personne n'interrompit l'entrée de Kreuz. Il en était particulièrement aise. Complètement abruti de fatigue et de douleur après la chevauchée de plusieurs jours.

Par deux, les cavaliers entrèrent.... Au total douzaine de Frères Paladins, puis huitaine de Sergents montés suivis de dizaine d'Escuyers...

Les gardes du Chateau n'avaient rien à craindre de Templiers, fussent ils en armes et peut être qu'ils se souvenaient de sa venue, en tout cas lui n'avait pas oublié Maxence.

Il était là, et malgré l'inconfort de l'armure et de la monte, Kreuz salua dignement en levant haut la dextre le garde.

L'Ecuyer Clarion mit pied à terre bien vite et se précipita, se faufilant entre les montures pour rejoindre celle de son tuteur.

Kreuz détestait cette assistanat forcé, mais il n'avait guère le choix. Partir en Languedoc fut une folie, et il payait les conséquences.

N'étant pas sûr de lui, Clarion fit signe à deux des Sergents d'Armes de la petite troupe de venir à sa rescousse, et c'est à trois qu'ils amortirent la "descente" pathétique de selle de leur Grand Maitre.

Fulminant de son propre délabrement, il remercia les siens et tenta de se redresser pour marcher seul.

Sur lui se posèrent les regards inquiets de sa Lance...

Avançant, il alla au devant du Garde.

Maxence, c'est bien vous ?...

Permettez moi de demander asile pour les miens... Je ne viens pas seul cette fois et il me faudrait quelques faveurs pour octroyer un peu de répit à mes Frères. Nous sommes prêts à dresser campement n'importe où. Je ne voudrais en aucun cas déranger ou causer torts aux maitres des lieux.