[RP] Arrivée d'un convoi

par aleks1611 Sam 21 Juin - 23:16

Deuxième séjour à Meymac pour les Margny-Riddermark. Sur la route qui menait au domaine, en effet, deux voitures, respectivement aux armes de Saulx et de Clairvaux-les-Lacs, se suivaient depuis de nombreuses lieues déjà. Dans la première, le Vicomte de Saulx, sa plus ou moins officielle fiancée la Dame de Fontenelle, ainsi qu'Eiddin de Margny-Riddermark, le fils cadet du premier, et que Negan Adams de Mélincour, petit démon de sexe féminin et de bientôt cinq ans. Quant à la seconde voiture, s'y trouvaient le Baron de Clairvaux-les-Lacs et la Dame de Sapois. Est-il nécessaire de préciser que dans chaque partie du convoi, l'on avait réussi à placer ces caniches de la bonne société, aussi nécessaires à ces nobles Dames que leurs convois de robes et de parures, à savoir leurs dames de compagnie ? Précision très certainement facultative.

Dans la première voiture, la Dame de Fontenelle était plongée dans ses pensées, le regard fixé sur le nez tordu du Vicomte, cassé une première fois en ces terres où ils pénètreraient tous bientôt. Pour quelle raison, déjà ? Elle ne l'avait jamais vraiment su, et puis, le tempérament de Sirius était en lui-même une raison suffisante pour provoquer une fracture, il suffisait pour cela de lui donner un adversaire digne de ce nom, à savoir aussi têtu que lui. La Dame essayait de faire défiler un à un les quelques souvenirs qu'elle avait gardés de leur précédente visite à Meymac, quand la petite assise à ses côtés eut la bonne idée de s'éveiller et de constater que non, ils n'étaient toujours pas arrivés. Qui a déjà subi le calvaire du voyage en compagnie de jeunes enfants imaginera aisément le manège qui s'installa en quelques secondes : et vas-y que j'essaye de passer la tête par la fenêtre, et vas-y que je retombe violemment sur mon siège en soupirant, et vas-y que j'enchaîne les interrogations sur "quand est-ce qu'on arrive", et les plaintes pour dire comme "c'est loiiin". S'il était une qualité qui manquait à la jeune Dame de Fontenelle, c'était moins la patience que l'autorité, aussi, malgré ses réprimandes de plus en plus sèches envers l'enfant, cette dernière réussit à éveiller tout le petit monde qui dormait encore paisiblement, bercé par les mouvements de la voiture. Heureusement, les terres de Meymac étaient proches.

par Sirius7 Dim 22 Juin - 2:57

Deux raisons principales l'avaient poussé à revenir icelieu. La deuxième était de participer aux joutes, poutrer quelque adversaires ne faisait pas de mal, et c'était même plutôt amusant lorsque on faisait tomber à terre des mioches angevins (dédicace à Fitzounette) ; et la première et principale raison consistait à prier pour revoir ce chien d'angevin qui l'avait sournoisement attaqué, allant même jusqu'à lui casser le nez. Oui, Sirius espérait bien évidemment revoir Tithieu, pour lui coller deux ou trois beignes qu'il avait mérité amplement. Quoi que l'on en disait, ou pensait, le nez du Margny n'était pas si tordu... C'était un mouvement qui se voulait rassurant, la main du Comte frottant plusieurs fois ce si fragile nez, alors que ses yeux s'arrêtèrent sur ceux d'Aleks, eux-même perdus dans la contemplation du comtal-pas-si-tordu-mais-fragile-tout-de-même nez.

Un raclement de gorge pour capter l'attention total de la Dame, les yeux du Comte sont plus beaux que son nez en plus, celle-ci tout sourire leva de quelques centimètre son point de vision. Et Sirius put enfin parler.

Cette fois, je jouterai en votre honneur.

Vieille habitude de prise que de la vouvoyer. Jamais il ne l'avait fait pourtant, pas lorsqu'ils étaient seuls. La présence de ses enfants qui le dérangeaient alors ? Peut-être.

La dernière passe que j'ai faite, on m'a forcé à porter un horrible morceau de tissu en l'honneur du Franc-Comte assassiné. Alors que je suis maintenant sur le trône à sa place ! Vraiment honteux... Je me demande si certains ont, ne serait-ce qu'une once, de la considération pour la noblesse de nos jours... Me forcer moi, à faire honneur à une personne que je n'ai pas choisi, et surtout à laquelle je n'ai pas envie de donner de ma considération à son égard...

Et voilà un Margny à arrêter avant qu'il ne déballe tous ses soucis de la vie quotidienne.

par Negan Dim 22 Juin - 13:35

Une petite secousse, juste une microscopique secousse vint l'arracher de ses beaux rêves de petite fille et lui faire ouvrir lentement les yeux. Ses paupières se levèrent pour laisser apparaître un regard bleuté mais n'enleva pas aussitôt sa mine fatiguée. Imaginez le froissement qu'elle a pu ressentir en découvrant qu'ils n'étaient pas encore arrivé ? Aucune véritable notion de temps mais le voyage semblait lui paraître éternel et surtout, très ennuyeux. C'est pourquoi sa petite voix aiguë s'éleva dans le fiacre pour demander :

"C'est quand qu'on arrive ?"

Absence de réponse. Cette question devait sûrement agacé sa mère pour toutes les fois où elle l'avait répété. L'idée de regarder par la fenêtre lui vint à l'esprit. Peut être verra t-elle leur lieux de destination d'ici ? La gamine à l'aide de ses deux mains prit appui contre le caisson dans lequel elle se trouve et passa la tête par la fenêtre afin de pouvoir observer s'il n'était plus très loin. Mais avant qu'elle ne pu examiner correctement l'extérieur, une secousse lui fit perdre l'équilibre et la petite Negan retomba sur son siège soulevant de minuscules particules de poussière. Un soupir marquant son ennui, sa voix se fit de nouveau entendre :

"C'est encore loin ?"

La petite fille obtint une réponse qu'elle loin de s'imaginer. Sa mère la réprimanda et lui demanda de se tenir tranquille. Negan devint silencieuse, baissa légèrement le regard avec une petite lueur de tristesse et remua ses petits doigts, histoire de l'amuser un minimum. Cela dit, ses questions sur la longueur du trajet repointeront leur nez au bout d'une dizaine de minutes.

Décidément les voyages ne lui réussissaient pas...

par Gawen Dim 22 Juin - 13:51

Ah les pourceaux ! Partir vers Meymac sans lui, quel infamie ! Assurément encore un coup de cette bâtarde d'Aleks, soi-disant sa mère. Elle devait avoir une emprise maléfique sur son père. L'inquisition, voila ceux qu’il faudrait appeler. Et s’ils ne trouvaient aucune preuve de son hérésie, il était facile d'en créer quelques une, où alors tout simplement de la faire tuer. C'est avec ces pensées meurtrières que le Gawen chevauchait maintenant à vive allure en les terres Limousines. Terres qu'il ne connaissait que très peu, n'étant pas venu aux joutes la dernières fois. Meymac était un comté. Boah, rien ne valait le château de condé. Une autre pensée, moins inquiétante celle-là, occupait l'étroit esprit du jeune héritier. Lui et son frère venaient d'avoir leurs 14 ans, c'est-à-dire leurs majorités et c'est ainsi qu'ils pouvaient pour la premières poutrer des angevins et populaces du royaume de France lors de ces joutes. Quelle jouissance ! Le plaisir de chevaucher, de tenir cette lance en bois et de la fourrer dans les côtes de son adversaire et le voir cracher du sang. S'il y avait bien un homme, ou plutôt enfant que le Gawen désirait combattre, c'était le Malemort. Depuis que son frère l'avait battu, il n'arrêtait pas de se vanter d'avoir mit à terre un homme de deux ans plus âgés. Soit, mais l'explication était simple pour le fils du vicomte de Saulx, Barahir était Malemort, et lui et son frère étaient tous deux Margny. Là était la seul raison de sa victoire, d'ailleurs, si lui le rencontrait, il ne manquerait pas de la prouver à son frère.

- « Messire, n'sommes sur l'terres d'Meymac. L'castel ne devrait plus être très loin à présent. »

Dit un garde habillé aux couleurs de Saulx. Le Gawen en revenant de Savoie était rapidement passé par le fief de Saulx et en avait profité pour se munir d'une garde. 3-4 hommes étaient suffisants. Mieux valait être sur, car l'on disait que le royaume de France était occupé par les bretons et par les brigands.

- « Entendu. Porter bien haut les couleurs de Condé. N'ayant ni femelle ni sœur - si ce n'est cette infâme bastarde - je jouterais pour Condé la principauté et pour Almaric, mon grand père. »

Alors qu'il prononçait cette phrase, les tours de Meymac était désormais visible au loin. Un convoi de franc-comtois s'arrêtait devant les portes de Meymac et un vicomte bien connu du jeune blond déballait ses soucis. Les oriflammes de condé claquaient au vent, et les sabots ferrés de la monture de Gawen et ceux des soldats l'accompagnant martelaient le sol limousin dans un grondement effroyable.

par Zelda Dim 22 Juin - 18:32

La seconde voiture s’était tout aussi bien fait secouer que la première, bien qu’elle eût été, malgré tout, confortable. Car également emplie du bruit faible et constant que provoquaient des craquètements du gravier sous ses roues, elle s’en était rendue apaisante. Ainsi, le voyage s’était montré agréable, bien que long. Aux vues surtout des discussions qui étaient allées bon train, en début de chemin, entre la Dame et le Baron. Peut-être avait-il pu paraître plus court encore à la demoiselle de compagnie qui somnolait toujours.

Quoiqu’il en soit, Zelda, elle, avait pu se tenir éveillée en se donnant l’air carrément intéressé par le paysage. À force, elle avait fini par croire à tout le merveilleux qu’elle avait essayé de lui faire paraître. C’est seulement alors qu’ils avaient été très près d’arriver qu’elle avait remarqué ses paupières soudain trop alourdies pour parler, son esprit trop embrouillé pour trouver quoique ce soit d’intéressant à dire. Aussi avait-elle détourné le visage de la fenêtre. Doucement.

-Baron ?... avait-elle demandé pour attirer son attention, en vain. Je me demande ce que la dentelle peut avoir de si admirable, dit-elle en glissant une moue souriante au coin de ses propres lèvres.

Zelda était un peu endormie. Cet homme droit et élégant qui lui servait de vis-à-vis dans le carrosse semblait moins aux prises avec la fatigue, mais plutôt perdu dans ses pensées, vu l’absence du regard qu’il portait au bas de sa robe à elle. En le remarquant, elle n’avait pu se refuser une remarque, tout comme elle avait levé quelque peu la jambe qui se croisait sur l’autre pour apercevoir cette dite dentelle. Et elle en avait profité pour lisser quelques plissures imaginaires. Puis, un dernier regard au dehors lui avait permis de constater que le fiacre du Franc-Comte et de sa Dame s’était déjà arrêté, le Comte-même en étant déjà sorti. Du coup, elle pensa à la jeune Negan qu’elle pourrait certainement rencontrer enfin. Et à la Dame de Fontenelle qu’elle reverrait.

-Hé bien, nous arrivons, annonça-t-elle en tirant le rideau et en coudant sa demoiselle de compagnie. Cette dernière avait à peine le temps de s’étirer qu’on allait leur ouvrir… La Dame de Sapois, quant à elle, espérait dans un sourire au Baron ne pas être trop marquée par le voyage. Elle replaça vivement sa coiffure en apercevant le cocher.

par Jontas Dim 22 Juin - 19:52

Le Baron n'avait détourné le regard du paysage et de cette succession de champs, de forêts et autres plaines traversées depuis la descente du Jura. Il songeait aux différents aspects qui allaient changer dans sa vie et de temps en temps, se permettait de regarder la Dame de Sapois lui faisant face, alors qu'elle regardait elle aussi le paysage.

Un futur combat où il pourrait se blesser ? Ce ne serait pas forcément pire que ce qu'il avait vécu à Genève lors de la dernière Croisade. Mais à force de rester dans ses pensées, le Baron ne vit pas le voyage passer et en un rien de temps, ils se trouvaient sur les terres limousines, au sein du Comté de Meymac.

Il n'entendit pas le premier appel de la Dame de Sapois, mais comme sa mémoire, son ouïe était sélective et un mot accrocha son attention.

... dentelle...

Il regarda Zelda qui lui faisait un léger sourire de coin et se vit à son tour sourire bêtement alors que la voiture semblait ralentir et que l'on pouvait entendre les portes de la première voiture s'ouvrir devant le Franc Comte qui les précédait.

Le Baron se leva et sorti de la voiture en premier avant de se retourner et de tendre la main en direction de la Dame de Sapois, pour l'aider à descendre. Il en profita pour déposer un doux baiser sur la joue de celle qu'il voudrait regarder plus longuement. Il la dévora donc du regard pendant un instant avant de lui demander calmement.

J'espère que vous avez fait un bon voyage, ce séjour en ce charmant endroit risque d'être assez peu reposant.

Il lui sourit car la fatigue de la Dame était assez apparente et se retourna pour aller à la rencontre de son ami, le Vicomte de Saulx, actuel Franc Comte.

Ah votre Grandeur, j'espère que vous avez fait bon voyage en si bonne compagnie !

Le Baron regarda la femme aux côtés du Franc Comte au nez tordu et sourit.

Est-ce donc la Dame de Fontenelle que voici ? Cette dame dont nous avons entendu tant de bonnes choses ?

Jontas s'inclina légèrement en avant et se releva toujours en souriant.

Dame, je suis fort aise de vous rencontrer enfin. Vous devez connaître la Dame de Sapois qui m'accompagne en ce jour ?

Tout en disant ceci, le Baron posa une main au dos de Zelda pour la présenter et sourit au Franc Comte et à la Dame de Fontenelle.

par aleks1611 Dim 22 Juin - 23:43

Le regard de la Dame avait inconsciemment glissé du nez aux yeux comtaux, bien ouverts à présent, en partie grâce à l'agitation de la petite, mais également à cause de l'arrêt plus ou moins brusque de la voiture. « Cette fois, je jouterai en votre honneur. » Sacré Comte, toujours un mot galant. Un tendre sourire de la Dame récompensa cette attention, mais celle-ci n'eut pas le temps de faire plus que le Comte, manifestement d'humeur bavarde, embraya sur ses dernières joutes... Ah, le beau sujet. Tellement beau, d'ailleurs, qu'il revenait régulièrement ces temps-ci... Enfin. On ne pouvait pas blâmer Sirius là dessus, après tout, les circonstances qui l'avaient mené au pouvoir lui portaient plus ou moins préjudice... Non pas qu'il fût soupçonné de quoi que ce soit, non, jamais personne ne s'aventurerait à lui opposer pareille injure. Mais, sur le trône comtal encore tiède de son successeur, il fournissait le travail de dix hommes pour ne récolter que ce que la politique avait de plus médiocre : les bassesses, les disputes futiles et les contrariétés sans fin. Le succès des hommes n'est pas compatible avec le deuil de leurs morts, et Sirius l'apprenait aujourd'hui à ses dépens. C'est pourquoi la Dame de Fontenelle ne commenta pas les mots de son compagnon, quand celui-ci se mit à s'offusquer en repensant au signe de deuil qu'on lui avait fait porter lors de ces fameuses joutes. Elle aurait été en droit de le faire, certes, puisque le défunt était précisément de sa famille, et que le Comte n'y allait jamais de main morte quand il venait à aborder le sujet, mais enfin l'on sait bien que les liens du sang s'effacent souvent devant ceux du coeur, et dans l'esprit d'Aleks, Sirius bénéficiait évidemment des circonstances atténuantes, lorsqu'il se laissait aller, dans un mouvement d'humeur, à aborder ce sujet délicat sans prendre de pincettes (euphémisme flagrant).

Elle laissait donc le Comte s'enflammer, un petit sourire aux lèvres, hochant la tête de temps à autres, tout en surveillant sa fille du coin de l'oeil. La Dame avait beau être une mère plutôt maladroite, en ce qu'elle n'avait pas le dixième de l'énergie qu'il aurait fallu pour pouvoir contenir ce concentré d'adrénaline sur pattes, elle n'en restait pas moins une mère, et culpabilisait donc rapidement quand elle s'adressait sèchement à sa fille. Elle préférait, le plus souvent, laisser les réprimandes à ses domestiques. Et si quiconque avait voulu prévenir la jeune mère qu'en agissant ainsi, elle n'acquiérerait pas la considération de son enfant, et qu'elle en ferait en plus une jeune personne orgueilleuse et gâtée, elle aurait regardé cette personne bien intentionnée comme un cruel oiseau de mauvais augure. Nul doute qu'elle se repentirait de tout cela dans quelques années...

Enfin. Bientôt, le Comte se tut, et les occupants de la voiture mirent pied à terre, plus ou moins bien réveillés. « Marie, dit la jeune femme à sa dame de compagnie, qui émergeait difficilement, veillez à garder près de vous le manteau de Mademoiselle, je ne tiens pas à ce qu'elle prenne froid, et le temps en ces terres est des plus capricieux. » L'autre la regarda un instant de l'oeil du bovin endormi, jusqu'à ce qu'une étincelle de compréhension apparaisse vaguement quelque part dans ses prunelles : elle hocha la tête. Les passagers de la seconde voiture descendaient également.

« Ah votre Grandeur, j'espère que vous avez fait bon voyage en si bonne compagnie !
Est-ce donc la Dame de Fontenelle que voici ? Cette dame dont nous avons entendu tant de bonnes choses ? »

La Dame s'inclina en souriant, en même temps que le Baron, qui, curieusement, lui plaisait déjà. Il était si rare, dans la famille de Sirius, qu'elle rencontre quelqu'un qui ne semblait pas la haïr à l'avance ! Son plaisir redoubla quand elle découvrit qui avait tenu compagnie à son interlocuteur pendant le trajet :

« Dame, je suis fort aise de vous rencontrer enfin. Vous devez connaître la Dame de Sapois qui m'accompagne en ce jour ? »

« Baron, je ne peux qu'être également enchantée de faire la connaissance d'un homme qui choisit aussi bien sa compagnie. Je connais en effet la Dame de Sapois, et selon l'usage, je suis forcée de d'ores et déjà vous apprécier : les amis de mes amis ne peuvent être que les miens. »

Le séjour s'annonçait bien.

par Sirius7 Mar 24 Juin - 14:21

Galant était le mot juste. En temps normal, le Comte aurait combattu pour lui-même, sa gloire personnelle et celle de sa famille, la joie de voir ses adversaires faillir, ou bien même ressentir le contact du sol suite à un coup de lance bien ajusté. A vrai dire c'était plutôt ce dernier ressenti qui l'accablait le plus, toutes ses récentes passes s'étant closes par sa propre défaite, plus ou moins avancée dans la compétition. Qu'importe, il pourrait recevoir le bris de centaines de lances, il resterait digne et fier de lui. L'expérience viendrait avec le temps, enfin il l'espérait.

Le trajet parvenait à sa fin. Heureusement car Sirius ne savait plus quoi dire pour exprimer son impatience d'aller à ces festivités. S'il en était une que cela enchantait c'était bien Aleks. Entre le Comte bavard et la bâtarde pleurnicharde, la Dame ne pouvait qu'attendre que cela cesse. Quant à Eiddin, ce fut le seul qui ne se plaignait pas, qui ne s'exprimait même pas à vrai dire. Les ronflements provenant de son côté pouvaient expliquer certaines choses.

Le véhicule s'immobilisa, les quelques personnes présentes à l'intérieur en descendirent prestement, imités par le second véhicule dont les passagers firent de même. Quelle idée que de partir sans saluer les personnes présentes dans le second carrosse. C'était une façon de faire comme les autres, ce n'était pas une idée du Margny. Le Baron de Clairvaux-les-Lacs, lacs qui étaient bien pratiques pour cacher les cadavres gênants soit dit en passant, et la Dame de Sapois vinrent les saluer. Normal après tout : Il était Franc-Comte.

Le voyage fut fort agréable, du fait de celle qui m'accompagne justement.

Il ne mettrait pas en avant le fait que Negan se soit plainte du début à la fin du voyage, il paraît que c'est tout à fait normal chez les enfants...

J'espère qu'il en est de même pour vous.

Trêves de bavardages, ils étaient venus pour jouter et non pas pour ouvrir un salon de discutions comme certaines bonnes femmes le faisaient à Vesoul.

Allons donc directement à l'endroit que l'on nous a réservé pour établir le campement. Ces dames devront s'adapter aux incommodités le temps du séjour...

Et la fine troupe délaissa les véhicules, qui seront confiés à des hommes nés pour s'occuper des puissants de ce monde, pour entrer en l'intérieur de la cour du castel.

par Marie Ven 27 Juin - 5:15

Les temps sont capricieux, Mademoiselle ne doit pas prendre froid, et puis quoi, encore ? Il suffit de lever la tête vers le bleu du ciel pour constater de la beauté du jour. D'ailleurs, le soleil a été sans pitié durant tout le voyage, et comme il faisait si chaud et que la Marie doit se traîner quelques bourrelets en trop, elle a hérité d'un peu d'humidité sous les bras et entre les cuisses. Son front est aussi parsemé de très fines goutelettes, mais celles-là, au moins, elle peut les essuyer du revers de sa manche. Et ses joues sont très certainement rosies, mais ce n'est pas de la gêne. Enfin, allez, un peu d'efficacité, même si la sieste a été courte tout en étant plus longue que sa nuit ! Autant s'armer de courage pour passer à travers ce séjour. Elle en aurait bien besoin. Oui, parce qu'à l'avance, elle sait combien la satisfaction sera grande de regagner ce carrosse à la fin...

"Bien sûr, ma Dame."

Obéïssante pour ne pas dire soumise, et capable, parce qu'elle est ô combien bonne à tout dans cette famille, la Marie se saisi du manteau de la petite peste dont elle a presque l'entière charge. Oui parce qu'aux vues de la quasi-inexistante autorité de la mère, on ne se demande pas qui a la tâche la plus ingrate, soit subir les caprices de la belle enfant ! Ici, avec un peu de chance, elle va se tenir tranquille; le lieu est très... publique.
Au castel, c'est une autre histoire !

Enfin, voilà que le petit troupeau d'orgueil et de prestige se met en route. Marie a remarqué l'autre demoiselle de compagnie, qui traîne avec la Dame de Sapois et qui yeute le beau Baron. Marie remarque toujours tout. Elle ne parle pas souvent lorsqu'elle est en présence du Vicomte et de sa Dame, mais elle observe. Là, en plus, c'est à peu près tout ce qu'elle a à faire, sauf penser tout court et penser à respirer. Ses poumons sont écrasés sous ces multiples épaisseurs de tissu. Elle étouffe, mais ne le laisse pas paraître. C'est qu'elle aimerait avoir une taille de guêpe comme sa Dame, comme ces dames. La Negan a beau lui offrir un jogging forcé au quotidien, ça ne suffit pas à lui perdre un peu de poids...
Ah, Negan ! Elle est derrière, la vilaine.

"Damoiselle, approchez-vous donc, si vous ralentissez encore vous vous perdrez."

Et la Marie transfert le manteau pour se saisir cette fois du petit poignet. Son pas nerveux tente une accélération et la petite doit doubler le sien pour la suivre. Ainsi, elles rattrappent l'autre demoiselle, qui suit aussi les nobliaux, bousculant au passage un homme de la garde qui a voulu changer de place sans la voir venir. C'est pas qu'ils soient trop nombreux, mais il fait déjà assez chaud, l'escorte pourrait se déserrer un peu !

par Lyse Anissa Ven 27 Juin - 21:03

Et v'là que les nobliaux entament déjà les ronds de jambes... et les oeillades, surtout. Qu'est ce qu'elles croient, les Dames de Chais-pas-quoi, qu'elle les voit pas, lorgner comme ça sur le Baron ? Pff, vraiment, y en a qu'on s'demande comment qu'elles font pour prétendre être nobles. Déjà qu'elle a dû supporter les regards de la Dame de Sapois et de Messire Jontas pendant tout le trajet, v'là qu'elle doit en plus regarder l'aut' lui dire des cajoleries. Les amis d'ses amis... Elle lui en foutrait, elle, de l'amitié. Et d'vant son vicomte, en plus ! Ah, y en a, j'vous jure, elles se gênent pas. Ca va être drôle, encore, tiens, de d'voir coller aux basques de ces Dames pendant tout le séjour. Ca l'amuse déjà. Encore, si on avait un minimum de considération... mais non, c'est encore trop demander ! Lyse, passez moi donc ça, Lyse, occupez vous de ça, Lyse, faites ci, Lyse, Lyse, y a des jours, elle en a bien marre, la Lyse. Et pas question de trainer, en plus, sinon le ton change. Ras-le-bol... Telles étaient les considérations de la demoiselle de compagnie de la Dame de Sapois pendant les usuelles salutations.

Elle n'était pas méchante, la pauvre, seulement frustrée, d'une part de sa simple condition qui n'était pas toujours, il faut bien le dire, très gratifiante, et d'autre part, de cotoyer si souvent un homme pour qui elle en pinçait sérieusement en sachant pourtant que jamais, sauf miracle, elle ne pourrait l'avoir. C'était parfois pénible, de manquer de naissance... Enfin, comme beaucoup, elle s'en contentait, et si elle pensait souvent du mal de sa maitresse, elle n'était pas une mauvaise fille, tant qu'elle gardait la bouche fermée.

La petite troupe s'était mise en route, et elle marchait, bien évidemment en retrait, quand elle eut la bonne surprise de voir qu'elle ne serait pas seule à jouer les bonniches pendant le séjour : derrière elle, une femme grasse comme une oie, les joues rouges, et le souffle coupé, tentait de rattraper les nobles, trainant à la main... ciel ! Trainant une gamine !

Et bien. Finalement, servir la Dame de Sapois, c'était pas mal.

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